En route vers le lieu de l’école dehors

Présentation de la classe

  • Classe : 23 élèves de CE2
  • Enseignante : Elisabeth-Bételgeuse Fournel
  • Etablissement : école élémentaire Romain Rolland à Givors, classé en REP
  • Lieu de pratique de l’école dehors : bords de la rivière du Mornantet. Milieux diversifiés : rivière, prairie, forêt, lieu emprunt de naturalité malgré plusieurs coins où il y a des déchets. Pas d’aménagement du lieu spécifique, mais une cabane préexistante.
  • Temps de trajet jusqu’au lieu : 15-20 minutes
  • Fréquence : pour l’instant, la pratique n’est pas encore instaurée de façon régulière. Il s’agit de découvrir la pratique cette année et de renforcer progressivement le nombre de séances d’ici la fin d’année
  • Date de démarrage du projet : septembre 2023

    La rivière du Mornantet
Cercle d’accueil dans la clairière

Déroulé-type d’une séance

  • Trajet jusqu’au lieu de l’école dehors
  • Météo du jour de début de séance : comment je me sens aujourd’hui avec bâton de paroles
  • Jeu libre
  • Activité dirigée
  • Mon petit coin de de nature / sit-spot
  • Bilan et météo de fin de séance : comment je me sens avec bâton de paroles

Présentation du projet de l’enseignante

Elisabeth-Bételgeuse Fournel a pris son poste à l’école élémentaire Romain Rolland en septembre 2023 et ses collègues lui ont proposé de participer au projet de lancement de l’école dehors. Elle est novice sur le sujet de l’école du dehors et a reçu une formation récente dans le cadre des animations pédagogiques de l’Académie sur le thème enseigner les maths dehors. Marie-Laure Ponnelle, éducatrice à l’environnement à S’ortie accompagne quelques séances aux côtés de Béthel pour l’aider à mettre en place la pratique. Une première sortie a été organisée en octobre 2023.

Quels sont ses objectifs pour l’année ?

Réaliser quelques séances d’école dehors seule, sans l’accompagnement de Marire-Laure, pour travailler sur les caractéristiques du monde vivant, notamment la diversité des organismes présents dans un milieu et leur interdépendance.

Quels sont ses questionnements / ses freins ?

Faire la classe dehors est une habitude nouvelle à prendre pour elle et il lui faut donc du temps de préparation et de la pratique pour qu’elle se l’approprie.

Un souvenir à partager ou un élément qui l’a marqué

Elle était contente de voir que les éléments travaillés sur la Préhistoire ont été réinvestis dans le jeu libre par certains (ex: construction de sagaies).  Elle a constaté que les enfants ont apprécié le moment de sit-spot proposé lors de la séance d’automne et a proposé de refaire cet exercice à l’école à plusieurs reprises au fil du temps.

Un point « couteau-suisse de l’école dehors » proposé par l’éducatrice à l’environnement :

Ne pas hésiter à sortir même si ce n’est pas toute la matinée !

Journal d’une séance de l’école dehors

Lundi 15 janvier 2024 au matin

Au fur et à mesure de l’arrivée des élèves, la maîtresse vérifie que tout le monde a des vêtements adaptés à la météo du jour : au menu, froid et pluies éparses. Et c’est parti pour une deuxième séance d’école du dehors pour les CE2 de l’école Romain Rolland. Une majorité des enfants est bien habillée pour la saison : veste chaude, bonnet, col, gants. Il manque toutefois quelques bonnets qui sont donc prêtés par l’école. Les baskets portées par une majorité d’enfants ne sont pas très adaptées à l’humidité et au froid mais la classe fait ses débuts à l’école du dehors et l’achat de chaussures adaptées représente un budget non négligeable. En effet, c’est seulement la deuxième fois que la classe des CE2 vit une séance d’école dehors sur les bords du Mornantet. Ce jour-là, le groupe est également accompagné par une AESH ainsi qu’une maman d’élève et Marie-Laure Ponnelle, éducatrice à l’environnement chez S’ortie, dont le rôle est d’accompagner l’enseignante à mettre le pied à l’étrier de la pratique de l’école dehors.

Il faut une quinzaine de minutes à pied pour rejoindre ce joli site forestier traversé par la rivière qui a été choisi par l’équipe enseignante. Sur le trajet, Marie-Laure propose aux élèves d’être attentifs à leur environnement. Lors du passage sur la passerelle, les enfants constatent que l’eau a monté depuis leur passage en octobre, qu’il n’y a plus de feuilles sur les arbres et que malheureusement des déchets ont été jetés dans la nature. Ils sont aussi surpris par les dessins que l’huile des voitures laisse dans l’eau au bord du trottoir : « on dirait un arc-en-ciel ! ». On se remémore les découvertes faites la fois précédente en observant les feuilles au sol, des fruits et fleurs dans les arbres, comme ceux d’un aulne qui pousse sur les bords de la rivière et a besoin de beaucoup d’eau. On découvre aussi que les troncs des arbres qui bordent la route ont été protégés par des canisses pour éviter d’être abîmés par les voitures ou autre. Dès le début de la marche, les enfants se rendent compte que le sol est glissant et boueux par endroit, il faut donc être attentif lors des déplacements. Les enfants sont excités, certains semblent un peu intimidés par cette rencontre avec la nature en hiver. Et lorsque que l’on passe sur le petit sentier étroit qui borde la rivière ou sur celui qui traverse une zone couverte de ronces, c’est un peu l’aventure !

Une fois arrivé dans la prairie, la maîtresse propose au groupe un cercle d’accueil. Chacun.e est invité.e à prendre le bâton de parole pour partager comme il.elle se sent ce matin. Puis c’est le temps de jeu libre. Le site a l’avantage de proposer des terrains de jeu variés : bords de la rivière si l’on est accompagné par un adulte, grande cabane déjà construite sur le site, sous-bois et ses bâtons à la pelle, prairie. Très vite, les enfants se répartissent par petits groupes ou en solo et vaquent à leurs jeux : aménager l’intérieur de la cabane avec un canapé et une cuisinière improvisée, « chasser » pour de faux à l’aide d’une lance improvisée, construire un banc, creuser la terre, jouer au trempoline sur un tronc, etc. Les enfants ne manquent pas de projets et se montrent coopératifs et joyeux pendant ce temps incontournable de l’école dehors.

Ensuite, Marie-Laure rassemble le groupe et propose un petit temps pour se réchauffer avec la danse du ver de terre : il faut taper des pieds et se tortiller pour faire sortir ces petites bêtes qui ont le don de fasciner les enfants. Puis Marie-Laure nous offre une histoire à écouter les yeux fermés, au son de la rivière, de sa rencontre avec un animal mystérieux, aux bandes noires et blanches sur la tête et qui fait des allers-retours jusqu’à son terrier. Après plusieurs hypothèses émises, les élèves découvrent enfin qui est cet animal : le blaireau. Les oreilles sont alors bien attentives pendant que Marie-Laure montre quelques photos et donne quelques informations sur lui. Puis les élèves essaient de retrouver la nourriture des blaireaux ont un régime omnivore. C’est enfin le temps du cercle de fin où chacun peut dire comment il se sent : beaucoup ont froid aux pieds mais sont très contents d’avoir pu jouer dans la nature et participer aux activités proposées. Une fois de retour à l’école, un complément d’information est donné sur le blaireau ainsi qu’un temps de bilan des connaissances. Durant cette matinée, des connaissances ont été acquises sur le blaireau et ses mœurs et des questions ont émergé sur certaines plantes que nous avons croisées. Les élèves se sont montrés attentifs et enthousiastes. Il ne nous reste plus qu’à leur souhaiter une bonne poursuite de projet et de nombreux moments à l’école du dehors.

Laisser un commentaire