Présentation de la classe

  • Classe : 22 élèves de CP
  • Enseignante : Charlène Ferlay
  • Etablissement : école élémentaire Joliot Curie à Grigny
  • Lieu de pratique de l’école dehors : Parc du Rhône, espace de verdure sur les berges du Rhône et espace naturel sensible des îles et lônes du Rhône. Le parc du Rhône est un parc municipal tandis que l’espace naturel sensible est géré par le SMIRIL. Le lieu de regroupement de la classe au sein du parc du Rhône est constitué d’un théâtre de verdure, de prairies et d’espaces boisés, ainsi que des berges du fleuve Rhône. Du côté de l’espace nature, une diversité de milieux humides sont à disposition : mares, lône, forêt alluviale, prairie. De temps en temps, la classe se rend dans le parc de la mairie qui se trouve à côté de l’école.
  • Temps de trajet jusqu’au lieu : 20-25 minutes pour le parc du Rhône
  • Fréquence : une sortie tous les quinze jours
  • Date de démarrage du projet : année scolaire 2022-23
Les mains magiques

Déroulé-type d’une séance

  • Trajet jusqu’au lieu de l’école dehors
  • Moment de sophrologie / sensoriel
  • Jeu libre
  • Deux ateliers dirigés sont proposés par demi-groupe
  • Ronde bilan avec une phrase ou un mot par élève

Présentation du projet de l’enseignante

A partir de l’année 2022-23, Charlène Ferlay a travaillé sur la classe dehors en binôme avec sa collègue de CP Flavie Michalet. En 2023-24, Laetitia Fourny-Nyssen, une troisième enseignante de l’école, a rejoint le projet. Pour cette année, en plus des séances organisées avec le SMIRIL, ces trois enseignantes bénéficient également de séances co-animées avec un éducateur à l’environnement dans le cadre des projets de la Cité éducative de Givors-Grigny. Elle est accompagnée dans ce cadre par Fabien Perret, éducateur à l’environnement à Nature en Mont Pilat qui accompagne quelques séances aux côtés de Charlène dans le but d’enrichir le projet de ses connaissances de l’environnement et de la pratique de l’école dehors.

Quels sont ses objectifs pour l’année ?

” Cette année est un peu spéciale car six séances sont en co-intervention avec Fabien. Ces séances avec un professionnel sont une vraie valeur ajoutée et me permettent d’avoir de nouvelles connaissances de la nature. Mon objectif en proposant l’école dehors aux élèves est de leur permettre d’avoir de bonnes connaissances de leur environnement proche, les sensibiliser à la nature, leur permettre de passer du temps en extérieur afin de se dépenser et de s’intéresser à ce qui les entoure. Indirectement, j’espère que les parents se questionneront sur le temps passé en extérieur d’un point de vue personnel pour leur enfant et tenteront éventuellement de sortir davantage. Les bienfaits sont nombreux sur la santé globale des enfants.”

Quels sont ses questionnements / ses freins ?

” Pour chaque sortie il faut un parent accompagnateur, je dois donc mobiliser les parents qui ne sont pas toujours disponibles pour accompagner une demi-journée entière. J’ai également besoin de relancer régulièrement les familles pour qu’ils fournissent à leur enfant un sac avec une gourde, de nombreux enfants sortent encore sans sac sur cette fin d’année. Les nombreux projets ou sorties prévus sur l’école compliquent parfois l’emploi du temps et l’organisation de ces séances en école dehors. ”

Un souvenir à partager ou un élément qui l’a marqué

” Ce qui m’a marqué ces deux dernières années de pratique est l’évolution finalement assez rapide de l’attitude des enfants envers la nature. Lors des premières séances, les enfants s’excitent, crient, ils ne prennent pas le temps de regarder ce qui les entourent lors des déplacements. Ils ont aussi du mal à écouter les consignes et comprendre que les ateliers proposés sont d’une certaine façon « comme en classe ». Mais après quelques séances les enfants réinvestissent ce qu’ils ont découvert et prennent le temps d’écouter les bruits qui les entourent, observer les insectes, repérer les arbres qu’ils connaissent lors des déplacements ou des temps libres et n’hésitent pas à poser des questions. Ils sont plus curieux et créatifs. Le temps libre est petit à petit vecteur de coopération, échanges riches, entraide entre enfants … Pendant les ateliers ils parviennent davantage à se concentrer et font des liens avec ce qu’ils voient.”

Un point « couteau-suisse de l’école dehors » proposé par l’éducateur à l’environnement

« Il est important d’utiliser les éléments naturels présents sur place pour lier simplement des apprentissages plutôt théoriques avec ces éléments (faire des additions ou soustractions avec des cailloux, utiliser un mètre ou une règle pour mesurer des bâtons, etc). Cela permet de rendre les apprentissages moins théoriques et plus concrets. »

Journal d’une séance de l’école dehors

Lundi 17 juin, après-midi

Au portail de l’école, Fabien, éducateur à l’environnement à Nature en Mont Pilat accueille les élèves et leur maîtresse Charlène. Le groupe se met en route, direction le parc du Rhône, un espace de nature qui longe le fleuve à Grigny. Avant de rejoindre les berges, en passant sous la gare, la maîtresse propose aux enfants de faire claquer leur langue pour profiter de l’écho naturel présent dans le tunnel.

Arrivés au théâtre de verdure, les enfants s’installent pour démarrer la séance avec un temps d’attention et de centrage que Charlène appelle les mains magiques. Chacun.e frotte ses mains l’une contre l’autre puis se cache les oreilles et les yeux. On se met ensuite une main sur le ventre et l’autre sur la poitrine pour être à l’écoute des sensations dans son corps. Après cela, Charlène propose à ceux qui le souhaitent de partager les sons entendus, comme le chant des oiseaux, le bruit des voitures sur l’autoroute ou encore le vent dans les arbres.

Le programme de l’après-midi est alors présenté. D’abord ce sera le temps du jeu libre puis celui des ateliers dirigés par demi-groupe avant le temps de bilan où chacun pourra partager un mot bilan. Les règles de la classe dehors sont rappelées et l’espace de classe défini.

Pour le temps libre, Fabien et Charlène ont apporté un peu de matériel mis à la disposition des enfants. D’abord, il y a des mètres de couture pour mesurer ce que l’on souhaite et puis des gobelets pour fabriquer des cocktails d’odeurs avec les fleurs. Aujourd’hui on a le droit de cueillir quelques fleurs mais en étant raisonnables bien sûr. Beaucoup d’enfants s’intéressent au matériel apporté par les adultes. D’autres se mettent autour d’un arbre mort tombé au sol et se mettent à gratter l’intérieur pour « faire des cabanes ». La maîtresse profite de ce temps pour dialoguer avec certains enfants qui la sollicitent. Les enfants sont bien affairés et curieux. A la fin, un petit temps de partage est proposé où Charlène en profite pour lancer l’idée aux enfants de refaire l’activité parfum nature plus tard avec les parents.

Le temps des ateliers dirigés commence alors. Avec l’éducateur à l’environnement, les élèves partent à la recherche des petites bêtes, les collectent dans des boîtes puis les observent et tentent de les rattacher à leur famille. Cette séance est dans la continuité de la précédente séance où Fabien leur avait proposé une recherche des petites bêtes de la mare. Les enfants se mettent en quête d’insectes et autres bestioles. Il faut à la fois réussir à les repérer puis ensuite les faire glisser dans la boîte avec un pinceau. Ce n’est pas facile alors les enfants sont par deux. Araignées, fourmis, cercope, vers de terre, carabe sont finalement attrapées puis observés. Fabien rappelle les différentes familles de petites bêtes qui existent et demande aux enfants de les classer.

 

Pour le second atelier, Charlène demande d’abord aux enfants de résumer qu’ils ont fait avec Fabien. Puis elle explique que l’activité va être maintenant consacrée aux insectes qui sont par ailleurs étudiés en classe avec l’élevage de phasmes. Les élèves sont invités à se remémorer les critères communs aux insectes. A partir de petites images, les enfants classent les petites bêtes parmi les insectes ou en dehors des insectes. Par petits groupes, les enfants rangent les images dans des enveloppes en essayant de se mettre d’accord. La correction est faite par groupe. Puis chaque groupe doit représenter un insecte sur un tissu à l’aide d’éléments naturels. Pour cela, il faut six pattes, un corps composé d’une tête, d’un thorax et d’un abdomen et des antennes.

Pour le bilan de la séance, chaque élève doit faire l’effort de trouver un mot qui rende compte de son vécu ou d’un mot qu’il retient de la classe dehors. Les mots prononcés rendent bien compte de la richesse de cette séance : attraper, insecte, temps libre, odorat, émotion, surprise, aime, araignée, phasme, cabane, vers de terre, mètre, etc. Après c’est l’heure de rentrer à l’école, avec la météo chaude du jour, les enfants sont un peu fatigués mais décontractés et joyeux.

Charlène semble très à l’aise dehors avec sa classe et sait se saisir des événements imprévus qui proviennent toujours quand on est dehors pour échanger avec ses élèves, expliquer, questionner : un train qui passe, une petite bête qui s’approche, une piqûre d’ortie, etc.

Pour finir l’année, les enfants vivront encore une dernière balade d’été avec leur maîtresse. Cette activité est proposée par les maîtresses de CP à chaque saison, afin de permettre aux élèves de percevoir l’évolution de la nature au fil du temps.

Bravo à Charlène et Fabien pour avoir fait vivre tous ces moments nature aux enfants.

 

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