Présentation de la classe

  • Classe : 21 élèves de CP
  • Enseignante : Flavie Michalet
  • Etablissement : école élémentaire Joliot Curie à Grigny
  • Lieu de pratique de l’école dehors : Parc du Rhône, espace de verdure sur les berges du Rhône et espace naturel sensible des îles et lônes du Rhône. Le parc du Rhône est un parc municipal tandis que l’espace naturel sensible est géré par le SMIRIL. Le lieu de regroupement de la classe au sein du parc du Rhône est constitué d’un théâtre de verdure, de prairies et d’espaces boisés, ainsi que des berges du fleuve Rhône. Du côté de l’espace nature, une diversité de milieux humides sont à disposition  : mares, lône, forêt alluviale, prairie. De temps en temps, la classe va dans le parc de la mairie qui se trouve à côté de l’école.
  • Temps de trajet jusqu’au lieu : 20-25 minutes
  • Fréquence : une sortie tous les quinze jours
  • Date de démarrage du projet : année scolaire 2021-22

Déroulé-type d’une séance

  • Trajet jusqu’au lieu de l’école dehors
  • Moment de sophrologie / sensoriel
  • Jeux libres
  • Deux ateliers dirigés sont proposés par demi-groupe
  • Moment dans un coin nature, les élèves écrivent et dessinent sur leur petit carnet nature
  • Ronde bilan avec une phrase ou un mot par élève
  • Trajet jusqu’à l’école

Présentation du projet de l’enseignante

A partir de l’année 2021, Flavie Michalet a commencé à pratiquer la classe dehors. Durant l’année 2022-23, elle a travaillé sur ce projet en binôme avec sa collègue de l’école Joliot Curie, Charlène Ferlay. En 2023-24, Laetitia Fourny-Nyssen, une troisième enseignante de l’école, a rejoint le projet. Pour cette année, en plus des séances organisées avec le SMIRIL, ces trois enseignantes bénéficient également de séances co-animées avec un éducateur à l’environnement dans le cadre des projets de la Cité éducative de Givors-Grigny. Elle est accompagnée dans ce cadre par Fabien Perret, éducateur à l’environnement à Nature en Mont Pilat qui accompagne quelques séances aux côté de Flavie dans le but d’enrichir le projet de ses connaissances de l’environnement et de la pratique de l’école dehors.

En parallèle, la classe sort en balade 4 fois par an pour observer les changements de la nature au fil des saisons, enrichir leurs compétences en matière de lecture de paysage et mettre en œuvre dans un nouvel environnement leurs compétences en observation, questionnement de la nature. Le projet est présenté aux parents d’élèves lors de la réunion de rentrée. Ils semblent y adhérer.

Quels sont ses objectifs pour l’année ?

  • Avoir une pratique régulière de l’école du dehors.
  • Eveiller la curiosité des élèves sur leur environnement proche.
  • Amener les élèves à respecter leur environnement, en particulier la nature.
  • Amener les élèves à se questionner, à observer ce qui les entoure.

Quels sont ses questionnements / ses freins ?

Freins :

  • Présence obligatoire d’un parent accompagnateur. Lourd pour l’enseignant et les parents.
  • Beaucoup de projets au sein de la classe ce qui oblige à espacer les sorties. (par exemple séances de piscine 2 fois par semaine pendant 2 mois …)

Questionnements :

  • Trouver une solution pour sortir de manière plus régulière : lieu ne nécessitant pas de parent accompagnateur, varier les lieux ?
  • Faire davantage lien avec les programmes ou non ? notamment en maths/français …

Un souvenir à partager ou un élément qui l’a marqué

Pendant un temps de jeux libres : les élèves, après avoir joués dispersés, se réunissent d’eux même pour jouer autour d’un tronc d’arbre au sol.

Lors d’une sortie en janvier, il y a eu quelques flocons de neige. La séance est prévue à l’intérieur au vu de la faible température extérieure, mais le temps de jeux libres a lieu dehors. Un réel émerveillement des enfants de pouvoir jouer librement avec les quelques flocons.

Un point « couteau-suisse de l’école dehors » proposé par l’éducateur à l’environnement 

Le choix du lieu pour l’école du dehors est important. Il est préférable qu’il soit assez proche de l’école afin qu’il soit accessible rapidement, même si on ne dispose pas d’une demi-journée entière. Mieux vaut sortir un petit moment que pas du tout.

Journal d’une séance de l’école dehors

Mardi 5 mars 2024, matin

Ecouter les sons de la nature

C’est d’un bon pas que les élèves de la classe de Flavie Michalet accompagnés d’une AESH et d’une maman d’élève rejoignent le point de rendez-vous sur les bords du Rhône. Fabien Perret, éducateur à l’environnement à Nature en Mont Pilat, les accueille et les invite à rejoindre les berges du Rhône de Grigny. Nous sommes aux portes de l’Espace nature des Îles et Lônes du Rhône. Flavie regroupe ses élèves en frappant un rythme avec ses mains, tous se mettent à frapper des mains et rejoignent leur maîtresse dans le calme. Elle propose alors de mettre de cacher ses yeux puis de mettre ses mains derrière les oreilles pour écouter les sons autour de soi. « Combien de chants d’oiseaux différents avez-vous entendu ce matin ? ». Les nombres annoncés varient mais le constat est identique, ce matin de nombreux oiseaux chantent. « Pourquoi entend-t-on autant d’oiseaux? » demande Flavie. Plusieurs élèves émettent des hypothèses. La maîtresse rappelle ensuite que c’est le début de la saison printanière et que les oiseaux sont donc très actifs.

Elle présente ensuite la thématique du jour, le Castor. Cet animal avait déjà été découvert par les élèves lors d’une sortie au musée Gadagne qui avait permis de découvrir l’exposition « Les pieds dans l’eau » juste avant les vacances d’hiver. Mais avant de commencer les ateliers animés par Fabien et Flavie, un temps de jeux libreq d’une trentaine de minutes est proposé. L’espace est délimité et des jumelles, une lunette d’observation et des loupes sont mises à la disposition des enfants. Une grande partie de loup s’organise d’un côté. D’autres se mettent à jouer dans le sable déposé par les dernières crues. Un des élèves a repéré un mystérieux trou creusé par un animal. Plusieurs élèves reviendront le voir tout au long de la matinée, persuadés qu’un animal s’y cache… Flavie est à l’aise pour rebondir sur les événements inattendus qui sont inhérents à la classe dehors. Elle n’hésite pas à s’interrompre pour en faire profiter aux enfants : un chien et son maître qui se promènent, c’est l’occasion de rappeler le comportement à adopter ; elle fait relever aux enfants le bruit du passage d’un train et son bruit de klaxon etc. A la fin du temps libre, au bruit du castor qui fait « crrrrr » tout la classe se rassemble.

C’est maintenant le temps des activités dirigées. Les enfants s’assoient par terre et reçoivent leur carnet nature sur lequel ils dessinent et prennent des notes lors de la classe dehors. C’est alors que Fabien raconte l’histoire de sa rencontre avec un animal mystérieux qu’il se met à décrire, étape par étape, en commençant par des éléments d’ordre général puis via des détails. Pendant l’histoire, les enfants doivent dessiner l’animal mystère jusqu’à découvrir qu’il s’agit bien du Castor. Cette activité permet de se mettre en tête la physionomie de l’animal. Les élèves sont calmes et concentrés pendant cet exercice. Puis, Fabien nous montre une photo et chacun écrit le mot castor sous son dessin.

La classe est ensuite séparée en deux groupes pour les ateliers dirigés. Un groupe part avec Fabien pour aller s’installer un peu plus loin dans le petit amphithéâtre face au Rhône. Chacun reçoit alors une image à observer puis à présenter au reste du groupe. Ces illustrations apportent quelques informations sur le Castor. On apprend par exemple qu’il allaite ses petits qui naissent au mois de juin ; qu’il construit pour s’abriter un terrier-hutte et sa cheminée d’aération ; que le poids d’un adulte qui peut varier de 21 à 30kg ; que les animaux proches du castor sont le rat musqué et le ragondin. Après cela, le groupe part en balade à la recherche des traces laissées par cet animal. Il y a beaucoup de bâtons rongés par ce mammifère sur les bords du Rhône, il suffit de bien observer autour de soi. Un des bâtons sera ramené à l’école pour compléter la collection naturelle de la classe. Certains enfants intrigués posent des questions à Fabien : « Va-t-on voir le castor ? » Malheureusement, cet animal est nocturne car il craint les humains.

Lors du deuxième atelier animé par Flavie, les élèves jouent à une chasse aux silhouettes animaux. Des silhouettes d’animaux découpées dans du bois ont été cachées sur le chemin. Par binôme, les élèves doivent les retrouver puis compléter une fiche en indiquant le symbole dessiné sur chacune des silhouette. Avant cela, Flavie présente la photo de tous les animaux et fait répéter le nom aux enfants : chevreuil, héron, ragondin, canard… Les enfants connaissent déjà une grande partie de ces animaux sauf peut-être la poule d’eau. Ils ont l’air contents et motivés par cette activité qui demande une observation attentive. C’est déjà la fin de cette matinée ! Flavie rassemble ses élèves pour la ronde bilan. Chacun est invité à partager ses impressions sur la matinée et un élément qui l’a marqué. Cette activité langagière est intéressante pour travailler l’expression orale mais aussi pour ancrer les découvertes faites dans la mémoire de l’enfant. Ces enfants de CP sont déjà très dégourdis et à l’aise dehors ; les quelques mois de pratique de la classe dehors semblent avoir porté leurs fruits. Et, il y a un travail vraiment très intéressant fait autour du langage oral, les enfants acquièrent un vocabulaire qui s’appuie sur les multiples découvertes faites lors des sorties. Il ne reste plus qu’à leur souhaiter de poursuivre leurs découvertes à l’occasion de ce beau projet accompagné avec maîtrise et confiance par Flavie et Fabien.

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