Présentation de la classe
- Classe : 24 élèves de CE2
- Enseignante : Laetitia Fourny Nyssen
- Etablissement : école élémentaire Joliot Curie à Grigny
- Lieu de pratique de l’école dehors : Trois lieux sont utilisés :
- Le Parc du Rhône, parc municipal situé sur les berges du Rhône. Le lieu de regroupement de la classe est constitué d’un théâtre de verdure et le parc comporte aussi des prairies, des espaces boisés ainsi que les berges du fleuve Rhône.
- L’espace nature des îles et lônes du Rhône est géré par le SMIRIL. Une diversité de milieux humides sont à disposition : mares, lône, forêt alluviale, prairie.
- De temps en temps, la classe utilise d’autres espaces pour des promenades au fil des saisons.
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- Temps de trajet jusqu’au lieu : 20-25 minutes pour le parc du Rhône
- Fréquence : une sortie tous les quinze jours
- Date de démarrage du projet : Laetitia Fourny Nyssen a commencé à proposer quelques sorties à ses élèves dès l’année 2022/23. Pour l’année 23/24, elle a souhaité participer au projet école dehors accompagné par le SMIRIL afin d’approfondir la pratique et la rendre plus régulière.
Déroulé-type d’une séance
- Trajet jusqu’au lieu de l’école dehors
- Moment de sophrologie / sensoriel
- Jeu libre
- Atelier dirigé
- Moment dans un coin nature, les élèves écrivent et dessinent sur leur petit carnet nature
- Ronde bilan avec une phrase ou un mot par élève
Présentation du projet de l’enseignante
Laetitia Fourny Nyssen a commencé à proposer quelques sorties nature à ses élèves dès l’année 2022/23. Pour l’année 2023/24, elle s’est associée à ses collègues de CP, Flavie Michalet et Charlène Ladavière pour poursuivre et enrichir sa pratique de la classe dehors. Pour cela, en plus des séances d’école dehors coanimées avec un éducateur à l’environnement et organisées avec le SMIRIL, ces enseignantes bénéficient de séances complémentaires dans le cadre de la Cité éducative de Givors-Grigny. Laetitia est accompagnée par Fabien Perret, éducateur à l’environnement à Nature en Mont Pilat qui co-anime quelques séances à ses côtés dans le but d’enrichir le projet de ses connaissances de l’environnement et de la pratique.
Quels sont ses objectifs pour l’année ?
- « S’approprier la démarche ;
- Partir du vécu des enfants pour travailler des objectifs pluridisciplinaires (QLM mais aussi en français ou mathématiques), les rendre acteurs de leurs apprentissages ;
- Reconnecter les enfants à la nature, développer leur curiosité ;
- Renforcer l’entraide, développer la citoyenneté : vivre ensemble, respect de la nature. »
Quels sont ses questionnements / ses freins ?
- « Difficultés à trouver des adultes accompagnateurs ;
- Gestion de la sécurité ;
- Trouver des activités des ateliers en lien avec les apprentissages visés ;
- Avoir le matériel suffisant ;
- Contrainte météorologique (séance annulée) ;
- Enfants qui ne sont pas équipés. »
Un souvenir à partager ou un élément qui l’a marqué
« Découverte d’un ragondin qui était installé juste à côté du lieu choisi…alors que le thème était le castor et le ragondin. Des enfants ont pensé que la maitresse ou Fabien l’avait apporté dans leur sac !! »
Un point « couteau-suisse de l’école dehors » proposé par l’éducateur à l’environnement
« Le temps de jeu libre est très important et indispensable pour explorer et s’approprier le site d’école du dehors. Cela permet aux élèves d’être pleinement centrés sur les activités ensuite et non plus sur la découverte du lieu. »
Journal d’une séance de l’école dehors
Jeudi 30 mai, matin
Pour cette nouvelle séance à l’école du dehors, Laetitia et sa classe rejoignent Fabien, éducateur à l’environnement, sur les berges du fleuve Rhône. Depuis le début d’année, la classe de CE2 sort régulièrement à l’école du dehors. Les maîtresses de l’école Joliot Curie engagées dans le projet varient les sites de découvertes mais la plupart des séances ont lieu sur les bords du Rhône. Les berges végétalisées offrent un terrain de découverte riche et l’école se trouve à une vingtaine de minutes à pied seulement du Rhône. Les enfants ont déjà vu Fabien à plusieurs reprises puisqu’il co-anime six demi-journées aux côtés de Laetitia. La maîtresse a essayé de mettre en place par ailleurs des séances régulières à l’école du dehors, malgré la difficulté de trouver des parents accompagnateurs.
Avant de démarrer la séance, les adultes emmènent la classe sur le chemin du bord du Rhône jusqu’à rejoindre une zone un peu plus ouverte près du fleuve. C’est alors que démarre la séance par des petits jeux qui amènent les enfants à se recentrer mais aussi à être attentifs à leur environnement. Après ce temps d’accueil, Laetitia invite ses élèves à un temps d’exploration libre en indiquant aux enfants les limites de l’espace qu’ils peuvent utiliser. Pour enrichir ce temps et donner aux enfants qui le souhaitent quelques idées, Fabien et Laetitia ont apporté des feuilles pour réaliser des tableaux nature et des boîtes loupes pour chercher des petites bêtes. Bien sûr, une partie des enfants s’engage, comme on peut l’observer très souvent, dans la fabrication d’une cabane. Cette activité est un peu incontournable. Souvent, un petit groupe d’enfants se forme rapidement autour de cet objectif et se met à jouer en groupe, sans forcément aboutir d’ailleurs à une vraie cabane.
Puis, Fabien propose à la classe de rejoindre les mares pédagogiques de l’Espace nature des Îles et Lônes du Rhône. Installée sous l’abri pédagogique, la classe écoute d’abord l’histoire de Mademoiselle Ephémère à l’aide d’une histoire en kamishibaï. Les enfants sont attentifs à l’histoire de cet animal étonnant. La larve de cet insecte est aquatique et respire par des branchies situées sur les côtés de son abdomen. Après un, deux ou trois ans passés dans l’eau vive, la larve monte à la surface de l’eau et mue. Sa vie d’adulte ne dure que quelques heures ou quelques jours, qui sont destinés essentiellement à l’accouplement et à la ponte. Les mâles meurent après l’accouplement et les femelles après la ponte.
Ensuite, la classe est divisée en deux groupes pour les ateliers dirigés. Le premier atelier consiste à réaliser des puzzles en bois qui représentent les différentes familles de petites bêtes. Annélides, mollusques, insectes, arachnides, crustacés et myriapodes sont reconstitués par les enfants en petits groupes. Le nom de chaque famille est cité ainsi que ses caractéristiques. Ensuite, chaque enfant reçoit une photo de petite bête à classer dans la famille des insectes ou hors insecte. C’est l’occasion de vérifier que les enfants ont bien retenu et compris les caractéristiques de cette famille : un corps en trois parties (tête, thorax, abdomen), trois paires de pattes, une paire d’antennes.
Le second atelier est dédié à la capture puis à l’observation des petites bêtes que l’on trouve dans les mares. Par deux, les enfants doivent essayer de capturer avec une épuisette des êtres vivants de la mare. La pêche est très fructueuse, une grande diversité de petites bêtes est attrapée puis observée avec fascination par les enfants. Cette activité proposée de manière régulière aux enfants sur le territoire du SMIRIL est souvent très marquante pour les enfants. Limnée, triton alpestre, larve de libellule, larve de demoiselle, notonecte, dytiques et autres petites bêtes sont observées dans les boîtes loupes. Fabien apporte quelques explications sur leur mode de vie avant de demander aux enfants de les remettre à l’eau avec précaution. Les enfants sont intéressés et respectueux des êtres vivants durant l’activité. Mais c’est déjà l’heure de rentrer à l’école, alors chacun est invité à exprimer un mot retenu durant l’après-midi avant de partir. Bravo à Laetitia et Fabien pour ces bons moments de découverte offerts aux enfants.
Le projet de classe dehors de l’école Joliot Curie se poursuit en juin avec un temps fort organisé par les trois maîtresses impliquées dans le projet. A cette occasion, un temps commun est organisé avec une balade et des ateliers clin d’œil à l’année passée sera proposé sur les bords du Rhône. De quoi clôturer en beauté cette année à l’école du dehors.