Présentation de la classe
- Classe : 30 élèves de PS MS GS
- Enseignante : Florence Lavigne
- Etablissement : école maternelle Flévieu à Ternay
- Lieu de pratique de l’école dehors : espaces extérieurs dans l’enceinte de l’école maternelle et quelques sorties (en car) au parc du Grand Clos à Ternay ainsi que dans l’Espace nature des Îles et Lônes du Rhône pour diversifier les découvertes à Grigny.
- Temps de trajet jusqu’au lieu : aucun lorsque la séance a lieu dans le jardin de l’école.
- Fréquence : 2 fois par mois
- Date de démarrage du projet : Depuis septembre 2023, l’équipe enseignante (5 classes) de l’école maternelle Flévieu a démarré la pratique la classe dehors, dans une démarche de découverte puisqu’il s’agit de la première année de pratique.
Déroulé-type d’une séance
- Accueil : repérage des limites de l’espace de classe dehors, rituel d’accueil et comment je me sens aujourd’hui (météo des émotions)
- Activité mon petit coin de nature
- Une activité dirigée proposée par l’enseignante
- Un temps de jeu libre
- Clôture de la séance
Présentation du projet de l’enseignante
Pour cette première année de pratique, Florence découvre les rituels et explore les activités possibles durant la classe dehors, dans une démarche de projet partagé avec les collègues de son école. Elle est accompagnée dans cette pratique par Bertrand Claudy, éducateur à l’environnement au MNLE 69 qui a co-animé quelques séances afin d’aider l’enseignante à mettre en place les rituels de la classe dehors et à proposer quelques activités possibles dehors au contact du vivant.
Quels sont ses objectifs pour l’année ?
« Mes objectifs étaient juste de me lancer dans une nouvelle pratique pédagogique et de pouvoir diversifier mes méthodes d’enseignement. »
Quels sont ses questionnements / ses freins ?
« Ce qui m’inquiétait un peu au départ touchait à la sécurité et au bien-être des enfants (ne vont-ils pas se blesser avec les bâtons ? comment les garder tous sous les yeux… ?, ne vont-ils pas trouver la matinée longue ?) et aussi je m’interrogeais sur ce qu’il était possible de proposer aux élèves, d’autant plus qu’ils sont très nombreux dans la classe, trouver des activités où chacun puisse adhérer… »
Un souvenir à partager ou un élément qui l’a marqué
« J’aime particulièrement le moment du « sit spot » où on observe ce que chaque élève fait, où l’on ressent que ce moment est un temps agréable pour les enfants. »
Un point « couteau-suisse de l’école dehors » proposé par l’éducateur à l’environnement
« L’outil indispensable de classe dehors : le bâton, s’il est interdit on supprime une multitude de possibilités pédagogiques, mais comment l’autoriser tout en assurant la sécurité physique des élèves ?
Pour répondre aux questions de sécurité induites par l’utilisation des bâtons par les enfants, je propose la mise en place d’un permis bâton.
J’octroie à chaque enfant le permis d’utiliser les bâtons, à condition de respecter les consignes suivantes :
– le bâton doit toujours être dirigé vers le bas ;
– s’il est trop grand, je dois demander l’aide d’un camarade pour le déplacer ;
– lorsque je porte un bâton, il est interdit de courir.
Si l’une de ces règles n’est pas respectée, le permis est suspendu pour un temps défini.
Des règles simples qui sécurisent, car ce n’est pas l’outil (quel qu’il soit) qui est dangereux, c’est son usage ! »
Journal d’une séance de l’école dehors
Lundi 13 mai 2024, matin
En ce lundi matin, les élèves de la classe de PS MS GS de Florence Lavigne rejoignent Bertrand Claudy, éducateur à l’environnement au MNLE 69. Les berges du Rhône sont encore bien humides suite aux pluies du printemps mais le beau temps est bien au rendez-vous. Au bout de quelques secondes, on a déjà les pieds mouillés mais ce n’est pas très grave. A l’école du dehors, parfois on se mouille un peu, parfois on se salit mais l’important c’est de pouvoir explorer et découvrir son environnement. Il est important de rappeler que les enfants ont besoin de passer du temps dehors, en plein air. L’étude nationale nutrition santé de 2015 a montré par exemple que 40 % des enfants ne jouent jamais en plein air pendant les jours d’école. Faire classe dehors, c’est l’occasion pour les enseignant.es de contribuer à remédier aux effets de la sédentarité et au manque de temps passé en plein air sur la santé des enfants en pratiquant une éducation par la nature. D’autant plus que cette pratique présente des effets positifs sur les apprentissages des élèves.
C’est la troisième fois que Bertrand rencontre les élèves de Flévieu pour la classe dehors. Et les élèves de la classe de Florence sont déjà habitués à pratiquer la classe dehors que ce soit dans les espaces extérieurs de leur école ou bien de façon occasionnelle dans d’autres espaces naturels de proximité comme les berges du Rhône ou le parc du grand Clos.
Après une courte marche, Bertrand propose de faire le tour de l’espace de la classe dehors qu’il faudra respecter tous ensemble. Il dépose en même temps des plots de couleur qui permettent aux enfants de voir les limites à ne pas dépasser. A la queue leu leu, les enfants suivent joyeusement Bertrand. Il leur montre aussi un buisson d’orties présent sur le lieu parce que ça pique et leur montre une plante remède en cas de piqûre d’ortie, c’est le plantain que l’on trouve facilement sur les bords des chemins. Puis il propose une petite chanson sur l’école dehors, sur l’air d’une comptine bien connue des enfants.
Après cela, il demande aux enfants d’aller chercher des trésors de la nature dans l’espace. C’est l’occasion pour les enfants d’explorer le lieu, de l’observer tranquillement et de faire une activité de collecte qu’ils pratiquent déjà assez naturellement lorsqu’ils sont dehors. La classe est aussi accompagnée par l’ATSEM et des mamans d’élèves qui veillent à la sécurité des enfants et accompagnent les enfants dans leurs activités. Pour les parents, cela peut être l’occasion de se rendre compte de tout ce que l’on peut faire dehors avec les enfants, sans matériel et sans être experts de la nature, et aussi de voir comment les enfants sont joyeux et investis durant ces séances.
Pendant ce temps, des carrés de bâches sont disposés au sol , puis les enfants doivent disposer leurs trésors dessus et tenter de les classer par catégories. Lors d’un temps de regroupement, on travaille sur le langage oral puisque les enfants sont invités à nommer les différents éléments trouvés pendant la collecte et à enrichir leur vocabulaire avec les nouveaux mots découverts.
Ensuite, on s’assoit au sec sur les petits carrés de bâches pour écouter un conte. C’est l’histoire de Karpatt le mille-pattes qui décide de venir aux secours des autres petites bêtes autour de lui qui n’ont pas de pattes. Si bien qu’à la fin il se retrouve lui-même sans pattes et qu’il est obligé de se cacher dans la terre et devenir ainsi Karpatt le ver de terre. L’histoire est amusante. Les enfants attentifs rigolent aux pitreries de Bertrand.
Puis, il est proposé aux enfants de réaliser par petits groupes une création artistique à l’aide d’éléments naturels. La consigne est de représenter un insecte, dont le corps est constitué de trois parties, d’antennes et de trois paires de pattes. Les œuvres sont observées et commentées.
Après ce moment, les élèves peuvent créer un parfum nature dans un gobelet à l’aide de fleurs et autres éléments que l’on trouve autour de soi. C’est encore une occasion de plus pour explorer son environnement par les sens. Et puis, en découvrant les parfums créés par les autres, on est amené à s’exprimer et à écouter l’autre.
En fin de séance, un temps de météo des émotions est proposé, histoire de voir comment chacun se sent après cette séance. Aujourd’hui, l’activité « mon petit coin de nature » ou « sit-spot » n’a pas pu avoir lieu car la durée de la séance était trop courte mais cette pratique est régulièrement proposée aux enfants. Pendant la matinée, les élèves se sont montrés investis et intéressés. Florence, l’enseignante est quant à elle, sereine et fait le lien avec le travail mené à l’école. Il ne reste plus qu’à lui souhaiter ainsi qu’à l’ensemble de l’école Flévieu une bonne poursuite de projet et qu’elles puissent être accompagnées dans l’enrichissement de leur coin de classe dehors dans l’enceinte de l’école.