Présentation de la classe

  • Classe : 25 élèves de CP
  • Enseignante : Aude Ripert
  • Etablissement : école élémentaire Robert Baranne à Vernaison
  • Lieu de pratique de l’école dehors : espace naturel sensible des îles et lônes du Rhône, composé d’une mosaïque de milieux naturels : forêt alluviale, prairies humides, mares, lônes et du fleuve sur plusieurs hectares. Le site est géré par le SMIRIL. Un camp de base dédié à l’école du dehors a été mis à disposition des classes par la commune au cœur de l’espace naturel ; il comporte un cercle en troncs pour les temps de regroupement.
  • Temps de trajet jusqu’au lieu : 15 minutes
  • Fréquence : une demi-journée par mois environ
  • Date de démarrage du projet : Depuis septembre 2021, Aude Ripert et quelques autres collègues de l’école se sont lancés dans la pratique de l’école dehors. Aude en est donc à sa troisième année de pratique.

Déroulé-type d’une séance

  • Trajet jusqu’au lieu de l’école dehors
  • Passage aux sanitaires du gymnase
  • Météo des émotions
  • Présentation de la thématique du jour et activités autour
  • Jeu et exploration libre avec mise à disposition de petit matériel et un atelier « bricolage nature » proposé au libre choix
  • Cercle d’échange et de partage suite au jeu libre
  • Activité structurante, météo des émotions et clôture de la séance

Présentation du projet de l’enseignante

Pour la troisième année, Aude Ripert pratique l’école dehors aux côtés de quelques collègues enseignant.es de cycle 2. Aude est déjà assez à l’aise dans la pratique et a mené un nombre important de séances en lien avec le programme scolaire. Elle est également accompagnée dans cette pratique par Clara Croce, éducatrice à l’environnement à FNE Rhône qui a co-animé quelques séances afin d’enrichir le projet de ses connaissances des milieux et thématiques de l’environnement.

Quels sont ses objectifs pour l’année ?

  • Découvrir et s’approprier cet espace naturel si proche de chez eux mais parfois très peu connu des enfants et de leurs familles
  • Développer les compétences psycho-sociales en favorisant les interactions et la coopération des élèves
  • Travailler autrement pour que l’expérience à l’école du dehors initie / réponde / prolonge le travail de la classe

Quels sont ses questionnements / ses freins ?

  • La présence indispensable de parents volontaires pour accompagner le groupe avec moi (le lieu est à quinze – vingt minutes de marche), encadrer des jeux qui sont souvent sous forme d’ateliers
  • L’énergie que cela demande en anticipation de séance, matériel, en particulier lorsque très peu de classes participent à l’école du dehors.

Un souvenir à partager ou un élément qui l’a marqué

  • Clara nous accompagnait dans une séance sur le cycle de l’eau. La séance se terminait par la création en petits groupes d’embarcations que nous avons déposées sur le Rhône. Toutes les embarcations étaient différentes, les élèves se sont tous vraiment investis dans l’activité et ont eu plaisir à lâcher leurs bateaux sur le Rhône et à les regarder partir au gré du courant.
  • Le temps libre d’une manière générale. Toujours beaucoup de découvertes et d’échanges sur ces moments : la recherche des petites bêtes, les moments d’exploration, la construction de cabanes / cinémas / pizzeria en fonction des élèves et moments, … C’est là que la coopération, l’entraide entrent naturellement en action.

Un point « couteau-suisse de l’école dehors » proposé par l’éducateur à l’environnement

Une bouteille isotherme contenant de la tisane bien chaude pour se réchauffer en hiver.

Journal d’une séance de l’école dehors

Vendredi 3 mai 2024, après-midi

Après avoir rejoint leur salle de classe, Aude Ripert, maîtresse de la classe invite les enfants à prendre leur petit sac à dos pour se préparer à sortir. Cela fait un petit moment que la classe n’a pas fait école dehors à cause de différents aléas.

Une fois sorti de l’école, il ne faut que quelques minutes au groupe pour rejoindre les bords du Rhône où la classe dehors a lieu. En route, les élèves font remarquer à leur maîtresse que la fois précédente, on ne pouvait pas prendre ce chemin car il était sous l’eau à cause de la crue.

Lorsque le groupe arrive sur son lieu de regroupement, Aude interpelle les enfants : « cela fait plusieurs fois que nous ne sommes pas venus jusqu’à notre coin magique (c’est comme ça qu’elle nomme le lieu de classe dehors). Qu’est-ce qui a changé ? ». Une élève fait remarquer que les plantes ont poussé, l’occasion de se rappeler en quelle saison nous sommes. Puis, elle propose de prendre un temps les yeux fermés pour écouter et sentir le lieu. Fatou a entendu le bruit du vent, un autre les oiseaux, une autre encore a entendu un avion dans le ciel. Une enfant dit « j’ai senti la nature » et un autre encore « ça faisait du bien d’avoir du calme ». Après cela, un temps de météo des émotions est proposé.

Puis c’est l’heure de l’activité dirigée : « Aujourd’hui on va travailler sur la grammaire » annonce la maîtresse. Elle propose alors un jeu de mime amusant où les enfants doivent mimer un verbe d’action. Cela lui permet d’introduire la notion grammaticale de verbe. Elle rappelle à ses élèves qu’ils ont aussi déjà découvert ce qu’est un nom et un déterminant en classe. A partir de ces trois notions, une activité est organisée. Par groupe de trois, les enfants doivent trier des mots sur des feuilles de couleurs différents selon leur groupe grammatical. Cette activité demande concentration et coopération. Les enfants sont épaulés par les parents d’élèves présents, l’AESH et la maîtresse.

Après ce moment studieux, il est temps de laisser place au jeu libre. Les enfants peuvent jouer librement dans l’espace à partir du moment où ils voient et sont vus par un adulte. Aude a développé quelques outils malins pour enrichir ce temps : les enfants peuvent se rendre librement à un coin où du matériel est mis à leur disposition ou bien participer à une activité proposée par un adulte. Il y a tout d’abord des boîtes loupes, des barquettes et des carnets d’identification proposés pour l’observation des petites bêtes. La maîtresse a également apporté de la colle naturelle avec laquelle les enfants peuvent faire des créations artistiques. En plus, un parcours les yeux bandés est proposé sur le chemin. Ce temps est vraiment très profitable aux enfants. Ils sont tous investis dans leurs jeux et adhérent également aux propositions des adultes. Après cela, Aude propose un cercle de partage pour que ceux qui le souhaitent puissent raconter ce qu’ils ont fait, vu, ressenti et montré leurs trésors collectés.

Pour la troisième partie de l’après-midi, Aude propose un peu de mathématique sur les nombres de 60 à 79 déjà travaillés en classe. Par groupe de cinq, les enfants doivent collecter 79 bouts de bois pour créer un mille-pattes géant. Il faut collecter les bâtons, puis compter les dizaines avant de les coller autour du rondin choisi et enfin customiser sa petite bête. Chaque équipe est prise en photo avec sa création. Avant de partir, une météo des émotions est à nouveau proposée, parce que l’on ne se sent pas forcément pareil au début et à la fin d’une séance d’école dehors. Après trois ans de pratique, on sent une maîtresse bien à l’aise et des élèves épanouis dehors. Il serait vraiment riche qu’Aude puisse être soutenue par la communauté éducative pour poursuivre la pratique et continuer à partager son expérience avec ses pairs.

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