Présentation de la classe

  • Classe : 17 élèves de CP
  • Enseignante : Emilie Petit-Puissant
  • Etablissement: école primaire La Tour à Feyzin
  • Lieu de pratique de l’école dehors : espace vert de quelques centaines de mètres carré situé au niveau du chemin de la Tour. Le lieu dispose d’une zone recouverte d’arbres et arbustes et d’une autre zone plus ouverte. Une partie de l’espace est en pente. Une spirale aromatique a été aménagée avec l’aide du SMIRIL dans le cadre de l’observatoire de la biodiversité. Exceptionnellement, la classe se rend dans l’Espace nature des îles et lônes du Rhône pour aller explorer un nouveau milieu.
  • Temps de trajet jusqu’au lieu : 5-10 minutes
  • Fréquence : un après-midi par semaine quel que soit la météo
  • Date de démarrage du projet : septembre 2023

Déroulé-type d’une séance

  • Trajet jusqu’au lieu de l’école dehors
  • Rappel de ce qui a été fait lors de la dernière séance, rappel des règles à respecter et limites
  • Exploration libre de 15-20 min
  • Cercle de partage suite à l’exploration libre : qu’avez-vous découvert ?
  • Organisation d’activités dirigées sous la forme d’ateliers
  • Temps d’écoute nature
  • Cercle de clôture : qu’avez-vous aimé ? pas aimé ?
  • De retour en classe, dessin souvenir sur le carnet de l’école dehors

Présentation du projet de l’enseignante

Emilie Petit-Puissant pratique l’école dehors depuis deux ans aux côtés de certaines de ses collègues enseignantes de cycle 1 et 2 de l’école primaire La Tour depuis deux ans. Elles ont pris l’habitude de préparer chacune à leur tour une séance hebdomadaire qu’elles adaptent ensuite selon leur niveau de classe. Emilie est déjà très à l’aise dans la pratique et a mené un grand nombre d’activités en lien avec le programme scolaire. Suzanne Masson, éducatrice à l’environnement à FNE Rhône accompagne quelques séances aux côtés d’Emilie dans le but d’enrichir le projet annuel d’activités et approches autour du monde vivant.

Quels sont ses objectifs pour l’année ?

Découvrir et appréhender son espace naturel proche, observer et comprendre la nature qui nous entoure, travailler autrement dans un espace différent, interagir avec son environnement, s’exprimer devant les autres à haute voix, exprimer ses émotions et tous les objectifs d’apprentissage des programmes de CP de manière transversale.

Quels sont ses questionnements / ses freins ?

Réussir à investir davantage les familles dans le projet, les amener à accompagner la classe et les convaincre de l’intérêt de sortir toute l’année sans craindre que les enfants tombent malades.

Un souvenir à partager ou un élément qui l’a marqué

Lors d’une douce sortie automnale, les élèves ont souhaité jouer avec les feuilles mortes dispersées sur le sol. Après s’être amusé à faire des tas, puis avoir découvert qu’on pouvait les jeter en l’air et les laisser retomber comme la pluie, un élève s’est allongé au sol en criant : « Recouvrez-moi ! ». Aussitôt, un petit groupe s’est empressé de le faire disparaître sous un tas de feuilles sans crainte d’y trouver des petites bêtes. Après quelques minutes, la plupart se précipitait au sol pour disparaître à leur tour. Puis le jeu est devenu une séance de devinette pour la maîtresse, il fallait déterminer qui avait disparu sans le voir. Un bon moment de franche rigolade collective qui permet de voir les élèves autrement, de les laisser expérimenter et créer des liens particuliers.

Journal d’une séance de l’école dehors

Vendredi 22 mars 2024, après-midi

C’est parti pour un nouvel après-midi de classe dehors pour la classe de CP d’Emilie Petit-Puissant. Ces enfants en sont déjà à leur deuxième année de pratique et l’on peut constater qu’il règne au sein du groupe une bonne coopération entre les élèves, ainsi qu’une belle attention et une qualité écoute entre ces jeunes élèves. Le lieu de pratique ne présente pas une grande naturalité mais il a l’avantage de se trouver à 5 minutes à pied de l’école et offre un terrain de jeu et d’exploration assez riche. Emilie mène sa séance de classe dehors sans l’accompagnement de parents. Elle se sent maintenant suffisamment expérimentée et à l’aise pour le faire. Cela est aussi possible par l’effectif réduit de sa classe et par la proximité du lieu de classe dehors avec l’école. Lors du déplacement à pied, les élèves connaissent d’ailleurs très bien les règles de sécurité à suivre. Bref, on ressent une grande aisance et un vrai plaisir à faire l’école dehors aussi bien chez la maîtresse que chez les élèves.

Pour commencer, Emilie propose aux enfants de rechercher quelque chose de nouveau ou qui a changé depuis la séance précédente. Un temps d’exploration libre d’une dizaine de minutes permet aux enfants de mener à bien cette mission tout en reprenant leurs marques. Ensuite, lors du cercle de partage, les observations sont très riches : « la terre est plus dure que la dernière fois », « il y a plus de branches sur les arbres », « un arbre a changé de couleur », « les fourmis vues la fois précédente ont disparu », « un papillon a été aperçu », « une espèce d’enveloppe de graine a été trouvée », « il fait plus chaud », etc.

Après cela, un atelier en français est proposé. Pendant qu’Emilie va installer des listes de mots outils sur des arbres, les élèves forment des binômes. Puis, elle donne les consignes : un des enfants doit se rendre à l’arbre, lire un mot et se souvenir de son orthographe puis revenir au point de départ pour le dicter à son camarade qui doit alors l’écrire sur une ardoise. Il y a trois listes de mots avec différents niveaux de difficulté. Lors de cet atelier, Emilie partage le fait que, pour une fois, cette activité motive ses élèves ce qui n’est pas toujours le cas quand on le fait en classe. De manière générale, pour toutes les activités liées au langage, elle constate une vraie différence d’implication de ses élèves entre l’intérieur et l’extérieur. Ensuite, tous ensemble, pour valoriser tout le travail qui vient d’être fourni, elle leur propose de compter tous les mots qui ont été écrit avec la bonne orthographe.

Puis, c’est le moment de raconter une histoire. A l’aide d’une longue bande de tissu dans lequel elle a caché quelques éléments, la maîtresse raconte une histoire où elle fait intervenir les petits cailloux, bâtons et autres éléments récoltés. Emilie aime raconter des histoires, et ça se voit ! Les enfants sont captivés. Maintenant, c’est à eux de jouer. La consigne est de récolter quelques éléments puis d’imaginer une histoire par petit groupe. Ce n’est pas toujours évident de prendre sa place, certains sont plus à l’aise que d’autres pour imaginer et raconter. Emilie tourne parmi les petits groupes pour aider chacun.e à trouver sa place dans le groupe. Puis, chaque groupe est invité à raconter son histoire. L’exercice demande un effort important pour certains. A la fin, chaque histoire est conclue par cette phrase : « Et l’histoire est terminée » et le groupe est systématiquement applaudi. Emilie est attentive à ce que chaque enfant se sente valorisé par ses efforts, cela contribue sûrement au climat bienveillant de la classe.

Vient ensuite, un temps de jeu libre où une grande partie des enfants disparait dans le petit coin plus sauvage et végétalisé de la classe dehors pour divers jeux de cabanes et autre. Puis un jeu sportif est proposé, le béret durant lequel la maîtresse ajoute des opérations d’addition ou demande aux enfants de retrouver le double ou la moitié de certains chiffres.

Avant de partir, les élèves réalisent l’activité « mon petit moment à moi », c’est un des rituels proposés systématiquement qui permet de se recentrer. De retour en classe, les enfants sont invités à dessiner un moment de la séance.

L’enthousiasme d’Emilie pour la pratique de la classe dehors est vraiment partagé avec ses élèves. Nous souhaitons à la classe un printemps riche en découvertes et à Emilie de poursuivre la pratique et pourquoi pas de partager son expérience avec ses pairs.

 

 

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